… et qu'elle a besoin de moyens supplémentaires, quatre-vingt-quinze emplois vont encore être supprimés en 2021. Les moyens manquent pour lutter contre une précarité alimentaire de plus en plus courante au niveau mondial – Dominique Potier l'a rappelé – mais également dans notre pays : 5,5 millions de Français étaient concernés en 2019, et la crise va aggraver la faim. Les moyens manquent aussi pour répondre au défi de la transformation des filières vers l'agro-écologie.
Vous avez beau accomplir beaucoup d'efforts, monsieur le ministre, faire preuve d'écoute et de respect, être plus engagé que votre prédécesseur, vos intentions ne sont hélas pas accompagnées de moyens. L'austérité vous commande de réduire les moyens et emplois dans les administrations locales, qui accompagnent pourtant nos paysans, mais aussi ceux de l'enseignement public agricole et de la recherche publique appliquée, alors même que, dans de nombreuses filières – en particulier la filière lin, chez moi – , les besoins sont immenses, notamment face au défi du réchauffement climatique qui les frappe durement.
Bien sûr, nous saluons des ouvertures et des prises de conscience, notamment l'instauration du plan protéine que nous demandions – Dominique Potier l'a évoqué – , et de plans alimentaires territoriaux. Ce sont de bonnes mesures. J'espère que l'ouverture d'esprit dont vous faites preuve s'agissant du foncier agricole se concrétisera. Cependant, le budget ne prévoit pas de moyens pour accompagner tout cela.
J'aurais voulu dire aux paysans du pays de Bray, aux laitiers et aux éleveurs, que, cette fois, le Gouvernement avait pris la mesure de la crise, qu'il exigeait enfin une nouvelle PAC ambitieuse et protectrice, mais j'ai bien peur de ne pas pouvoir le faire encore aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle nous voterons contre les crédits de cette mission.