L'examen des crédits de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » est pour nous l'occasion de rendre hommage aux agriculteurs, aux pêcheurs, aux aquaculteurs, à toutes les filières qui ont tenu le choc pendant toute la première vague épidémique et le confinement, permettant ainsi aux Français de se nourrir avec des produits sains et durables. Face à l'épreuve, ces femmes et ces hommes essentiels à la nation se sont tenus debout dans la difficulté et ont manifesté leur engagement à chaque instant. À l'heure où nous vivons un nouveau confinement, je sais qu'une fois de plus, ils tiendront : ils tiendront la deuxième ligne, ils tiendront les arrières, permettant à notre pays de mieux vivre ces moments d'angoisse et d'incertitude.
Notre agriculture est à un tournant. En effet, elle est un terrain de transformations profondes, non seulement celles d'une filière économique, mais aussi d'une forme d'organisation de notre société, de nombreux territoires et de choix d'alimentation, parfois aussi un terrain de choix de crise, voire d'après-crise. Pour aujourd'hui comme pour demain, il nous faut donc construire ensemble ce changement profond et les transitions, en évitant les débats manichéens, en redonnant sens, nuance et temps à nos réflexions.
Nous abordons l'année 2021 avec conviction, avec vigilance, du fait de la situation, mais aussi avec confiance, car nous connaissons celles et ceux qui font l'agriculture. L'application effective de la loi dite EGALIM entre dans sa troisième année, dévoilant ses véritables bienfaits sur notre agriculture et notre alimentation.
Le budget 2021 tient les engagements de l'ensemble du Gouvernement et du ministre de l'agriculture et de l'alimentation en matière de transition agro-écologique : il prévoit 494 millions d'euros d'autorisations d'engagement et 510 millions d'euros de crédits de paiement au titre des contreparties nationales des mesures inscrites dans la PAC.
Par ailleurs, le budget 2021 soutient la compétitivité de nos filières agricoles et agroalimentaires, en conservant les avantages du dispositif TODE, mais aussi en maintenant la dotation jeunes agriculteurs, en hausse depuis l'année dernière, les indemnités compensatoires de handicaps naturels – ICHN – , si nécessaires dans nombre de nos territoires, et les crédits dédiés aux chambres d'agriculture, afin de construire les projets des territoires ruraux, ce dont je m'en réjouis. Autant de décisions justes pour réaffirmer notre solidarité avec la ferme France.
Bien sûr, quelques questions demeurent, notamment s'agissant du CASDAR, mais vous nous apporterez certainement toutes les réponses nécessaires, monsieur le ministre.
Le budget agriculture 2021 est aussi un budget de soutien, qui prépare l'avenir en accompagnant l'innovation et la formation de nos jeunes. Les crédits de l'enseignement agricole augmentent de 14 millions d'euros, afin de promouvoir et de rénover l'enseignement technique, pour mieux coller à notre ambition commune d'une transition agro-écologique rapide. Je rends hommage, à mon tour, à toute la communauté éducative de l'enseignement agricole, qui, tout au long de l'année, avec ses élèves, ses étudiants et ses chercheurs, accomplit un travail absolument formidable.
En plus du plan de relance très ambitieux que vous nous avez présenté, monsieur le ministre, le budget 2021 se situe parfaitement dans la lignée ambitieuse des lois de finances pour 2018, 2019 et 2020. Quelle est sa principale caractéristique ? C'est « un budget qui tient, un budget qui maintient, un budget qui soutient », pour reprendre la formule de notre collègue Grégory Besson-Moreau. Le groupe La République en marche votera donc pour ce budget cohérent avec nos objectifs et ceux définis par le Président de la République. Nous vous soutenons pleinement dans l'exercice de votre fonction, monsieur le ministre, et moi le premier, qui sais la difficulté que revêt la préparation d'un budget comme celui du ministère de l'agriculture et de l'alimentation. Ce budget nous engage, il engage nos concitoyens ; il répond à la promesse de la loi EGALIM de transformer notre agriculture et permettra de mieux travailler pour répondre demain aux attentes de nos concitoyens.
Je rebondis sur la proposition de Dominique Potier : relancer le groupe de travail que nous avions créé lors du premier confinement, au travers duquel nous avons pu interroger les filières, travailler avec elles, présenter un certain nombre de plans et d'informations, et formuler des propositions. Grâce à ce groupe de travail, nous avons pu continuer le dialogue avec l'ensemble des filières et des professions agricoles, qui, bien que parfois rugueux, était nécessaire.
Répondre à la promesse de la loi EGALIM de transformer notre agriculture, c'est mieux rémunérer nos agriculteurs et répondre aux demandes sociétales d'une alimentation sûre, saine et durable.