Je ne doute pas de votre volonté d'accompagner la transition agricole, monsieur le ministre, mais j'appelle votre attention sur une réalité. La première phase de confinement a occasionné la fermeture des cantines scolaires et une perte importante de recettes pour les collectivités locales. En outre, la crise a accentué la pauvreté ; elle a fait exploser le nombre de personnes en difficulté et pouvant prétendre à des tarifs proches de zéro – ou, en tout cas, fortement réduits – dans les cantines scolaires municipales. Les collectivités, qui répondent très légitimement à ces demandes, subissent des pertes de recettes qui pourraient les dissuader de s'approvisionner en produits bios, en produits du terroir et auprès de filières courtes. Elles ont donc, en la matière, un besoin spécifique d'accompagnement financier ; elles pourraient, sinon, décider de réduire les effectifs de leurs cantines. Les maires sont confrontés à une équation difficile – plus de familles en difficulté financière, plus de demandes, moins de recettes – qui pourrait les inciter à faire des arbitrages contre-productifs.