Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du vendredi 30 octobre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission agriculture alimentation forêt et affaires rurales (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Nous avons largement évoqué les enjeux de santé publique et d'égalité républicaine entre les enfants dans l'accès à la cantine scolaire. Je crois que nous partageons tous ces préoccupations et qu'il n'y a pas de débat à ce sujet dans nos rangs. J'ajouterai simplement un argument pour vous convaincre, si c'était nécessaire, de l'importance de ce thème : des marchés pluriannuels stabilisés entre des donneurs d'ordre publics et le monde agricole constituent souvent la base de coopérations qui s'étendent aux acteurs de la RHD – la restauration hors domicile – privée, comme les épiceries ou les restaurants. En favorisant ce type de contrats, on crée ainsi des outils et on commence à constituer une filière qui a vocation à s'étendre au monde de l'entreprise privée : le domaine de la restauration scolaire est le laboratoire de coopérations et d'une filière nouvelles.

Je souhaite par ailleurs, dans un souci de clarté, revenir sur les chiffres. Il y a fort à parier que nous perdrons cet arbitrage budgétaire, mais je veux au moins que nous ayons des informations précises. D'après ce que j'avais compris, nous avions décidé, à l'issue du débat parlementaire de l'année dernière, de consacrer 50 millions d'euros aux cantines scolaires – je ne sais pas s'il s'agissait d'un affichage budgétaire ou de réelles autorisations d'engagement, mais cette somme avait été arrêtée. Cette année, j'entends à nouveau parler de 50 millions d'euros dans le cadre du plan de relance, tandis que le rapporteur spécial évoque 10 ou 15 millions d'euros, je n'ai pas bien compris, inscrits en autorisations d'engagement dans la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales ». Peut-on au moins nous donner des chiffres clairs ?

Enfin, sans vouloir tout mélanger, vous avez mentionné, monsieur le ministre, l'effort inédit consenti en faveur des PAT. J'entends souligner, chers collègues, que le montant qui leur sera consacré atteindra, en définitive, 2 euros à 2,50 euros par Français, soit le prix d'un repas. Franchement, quelques dizaines de millions d'euros pour installer une filière de santé publique et faire de l'agroécologie, c'est un bon investissement et cela représente finalement peu d'argent : nous pourrions bien multiplier cette somme pour la porter au niveau demandé aujourd'hui.

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