L'amendement no 1561 de la rapporteure spéciale, qu'elle a malheureusement retiré, allait dans le même sens que celui que vient de présenter notre collègue Nury. J'appelle à la prudence : évitons de jouer aux apprentis sorciers avec la forêt ! Une forêt bien gérée se régénère naturellement et ne nécessite pas qu'on y plante des arbres, à moins de vouloir créer des îlots d'expérimentation ou des plantations d'enrichissement, comme le fait l'ONF pour parer à la grande incertitude engendrée par le dérèglement climatique. Il ne faut pas généraliser le modèle qui se développe dans certaines régions : faire des coupes rases puis replanter, malheureusement souvent en monoculture – 50 % de nos forêts n'ont désormais qu'une seule essence. Or ces forêts jeunes, ou ces champs d'arbres, à une seule essence, sont beaucoup moins résilients face aux changements climatiques.
Par ailleurs – cela figure dans votre rapport, madame Cattelot – , il faut veiller à bien consacrer les aides à des forêts qui vraiment dépérissent et non comme on le fait dans le Morvan où 50 % de feuillus ont été remplacés par des résineux sous prétexte que le bois ne serait pas adapté, alors qu'il s'agit de forêts en bonne santé.
Bref, je le répète : attention à ne pas jouer aux apprentis sorciers dans ce domaine, ce serait dramatique car la sécheresse et les maladies sont aggravées par ces modes de sylviculture.