Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du vendredi 30 octobre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission agriculture alimentation forêt et affaires rurales (état b)

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Quand j'ai fait des études d'agronomie et de foresterie, on me disait : la forêt avance, mais le bois recule. En effet, l'aval – l'utilisation – reculait, alors que l'amont continuait à avancer puisque la superficie des forêts s'étend depuis très longtemps.

Les défis se sont accentués. D'une part, comme l'a souligné Anne-Laure Cattelot, le bois a continué à reculer, d'où l'impérieuse nécessité de moderniser l'appareil de production. Je confirme d'ailleurs que le dispositif Industrie du futur permettra de financer les projets de modernisation, y compris des scieries, et que le fonds bois 3 viendra également en renfort. D'autre part, la forêt fait face à des défis énormes liés à l'eau, au changement climatique et aux scolytes, que votre collègue a évoqués. Voilà le constat, maintes fois rappelé.

Dans les prochaines semaines, j'ai l'intention de présenter la stratégie du ministère en matière de politique forestière. Cette stratégie fait aujourd'hui défaut, même si beaucoup a été fait sur la base du rapport d'Anne-Laure Cattelot et des travaux de l'Assemblée. Une telle politique doit évidemment impliquer différents instituts, dont l'ONF ; en aval, elle doit aller beaucoup plus loin dans la modernisation de l'appareil de production et, en amont, prendre soin de la forêt. Il faut réfléchir à la façon de relier et de réconcilier l'amont et l'aval – un immense défi – et de répondre aux enjeux du moment relatifs à l'eau et à l'aspect sanitaire.

Un seul exemple : dans le cadre du plan de relance, on va financer la plantation de 50 millions de nouveaux arbres – j'espère, monsieur Lassalle, que nous parviendrons à un ratio d'arbres survivants par rapport aux arbres plantés un peu supérieur à celui que vous mentionniez… La vraie question est de savoir quelles sont les essences d'arbres qu'il faut planter. C'est, là aussi, un immense défi. En effet, il faut planter des essences qui résistent à la sécheresse et aux problèmes sanitaires, mais en gardant en tête que ce choix va définir l'utilisation de la forêt dans cinquante, soixante ou soixante-dix ans. C'est une vraie et belle question démocratique, qui participe d'une gestion du territoire durable.

Voilà les éléments qui composeront la stratégie forêt que je présenterai dans les prochaines semaines et qui m'apparaît capitale. Nous disposons aujourd'hui de tous les éléments nécessaires pour la mettre en oeuvre.

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