Je vais soutenir cet amendement de la rapporteure spéciale car je crois que nous avons plus que jamais besoin de moyens humains pour une politique forestière ambitieuse.
J'en profite pour soutenir les propos d'André Chassaigne. Les prises de parole sont bien sûr à la discrétion de la présidence, et loin de moi l'idée de la mettre en cause, mais je pense que nous parlons là de sujets sur lesquels il peut être important d'avoir de temps en temps davantage de groupes qui s'expriment, et pas seulement deux interventions.
Pour ce qui est du morcellement, je crois que ce n'est pas un souci en soi. La question est de savoir qui détient les forêts. Dans certaines régions, 50 % voire 80 % des forêts privées sont détenues par 2 à 3 % de propriétaires. Pour le coup, nous avons de vrais moyens d'action parce que la Caisse des dépôts et consignations, notamment, détient beaucoup de forêts ; c'est un levier d'intervention facile.
L'association Fern a publié un rapport sur le changement climatique et les amortisseurs climat que sont les forêts, préconisant de laisser vieillir les forêts. La libre évolution des forêts peut être reconnue comme un mode de gestion en soi. Dans une stratégie de maintien de stocks de carbone, on peut laisser 25 % des forêts en libre évolution, par exemple. Aujourd'hui, 20 % des forêts sont laissées en libre évolution, notamment quand elles se trouvent dans des endroits très peu exploitables, comme en montagne, où leur présence permet de lutter contre l'érosion des sols, et à des endroits où les propriétaires ne savent pas forcément qu'ils ont des forêts. Ce sont des puits de biodiversité très importants. Il faut donc avoir à disposition ces moyens humains, ces personnes qui accompagnent la politique forestière de leur expertise.