S'agissant de l'armée de l'air et de l'espace, les crédits du programme 178, « Préparation et emploi des forces », s'élèvent à 9 milliards d'euros en autorisations d'engagement et à 2,5 milliards d'euros en crédits de paiement, ce qui représente une augmentation de 78 % des autorisations d'engagement et de 8 % des crédits de paiement. Tout cela va dans le bon sens.
En revanche, l'avenir me préoccupe : la crise sanitaire que nous traversons s'accompagne d'effets économiques dont nous ne pouvons encore pleinement mesurer les conséquences. Nous savons toutefois que nos marges budgétaires, déjà étroites, se rétréciront encore. Dans ce contexte, il y a lieu de s'interroger sur la couverture des besoins pour les trois dernières années de la programmation. En outre, ainsi que le souligne régulièrement le chef d'état-major des armées, notre armée sera certes remontée en puissance à l'issue de la programmation militaire, mais elle restera une armée de temps de paix.
Madame la ministre, il faut maintenant sortir du temps de la réparation pour préparer une armée de temps de guerre. En aurons-nous les moyens ? Reprenons l'exemple de l'aviation de combat : d'ici à 2025, un quart des avions de chasse de l'armée de l'air seront dépourvus de capacités de combat air-air. Comment entrer en premier dans un conflit de haute intensité et assurer en même temps la protection du ciel national ? Il faut intensifier la modernisation de notre aviation de combat, en augmentant le nombre d'avions et, surtout, en les dotant d'équipements missionnels performants et en nombre suffisant – je pense aux pods, aux radars à antenne active et aux munitions. Si je me félicite de la commande de douze Rafale neufs d'ici à la fin de l'année, je me demande comment ils seront financés.
Je reviens à l'encyclique du pape François : « L'histoire », dit-il, « est en train de donner des signes de recul. Des conflits anachroniques, considérés comme dépassés, s'enflamment, des nationalismes étriqués, exacerbés, pleins de ressentiments et agressifs réapparaissent. » Plus que jamais, il faut nous y préparer.