En ce qui concerne les recrutements, je ne peux que confirmer le propos de la rapporteure spéciale : malgré la crise et le confinement du printemps, le ministère des armées et les services de recrutement ont mis les bouchées doubles pour rattraper le retard. Nous sommes plutôt confiants quant à notre capacité à réaliser d'ici à la fin de l'année – c'est-à-dire dans deux mois – les recrutements prévus en 2020, en dépit des difficultés auxquelles nous avons été confrontés, et je tire un grand coup de chapeau aux services de recrutement.
Cette évolution s'explique aussi par un autre phénomène : la crise a modifié des décisions individuelles.
Certains de nos personnels, qui avaient prévu de quitter les armées en 2020, ont finalement fait un choix différent, certainement pour tenir compte de perspectives économiques moins favorables qu'il y a encore quelques mois.
Par ailleurs, s'agissant de l'amendement de précaution que vous proposez, qui tend à augmenter les moyens destinés à nos approvisionnements de carburant, je crois que nous menons une politique aussi précautionneuse que possible. Une disposition de la loi de programmation militaire nous permet d'ailleurs d'avoir une clause de sauvegarde en cas d'évolution fortement à la hausse du prix du pétrole.
Bien entendu, en quelques mois, la conjoncture peut évoluer, mais nous sommes actuellement plutôt dans une période de prix bas du pétrole. Nous considérons donc que la provision qui a été constituée correspond à nos besoins et, à ce stade, nous ne pensons pas avoir besoin de ce supplément de moyens pour approvisionner nos armées en essence et produits pétroliers.