Intervention de Nicolas Meizonnet

Séance en hémicycle du lundi 2 novembre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Justice

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Meizonnet :

Les crédits de la justice pour 2021 sont en hausse et il faut s'en réjouir, bien qu'ils ne suffisent pas à combler le retard accumulé depuis des années concernant les moyens de la justice. Oui au recrutement de magistrats, de greffiers et autres agents dans les tribunaux et dans l'administration pénitentiaire, oui à la justice de proximité. Tout cela peut aller dans le bon sens, à une condition : la justice doit être rendue au nom du peuple et il ne vous a pas échappé que le peuple, lui, ne croyait plus en la justice de ce pays, et pour cause ! La délinquance et la criminalité ont augmenté de façon fulgurante. Le terrorisme prospère inexorablement et, bien que nos forces de police accomplissent sur le terrain un travail remarquable, la justice n'est pas au rendez-vous pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Faute de moyens, peut-être ? Partiellement ! C'est aussi la faute à une idéologie, à un laxisme qui renforce le sentiment d'impunité des criminels et des délinquants qui pourrissent la vie des citoyens honnêtes.

L'insécurité, monsieur le garde des sceaux, n'est pas un sentiment ; elle est réelle et se mesure chaque jour. Les Français ne font plus confiance aux magistrats et ne vous font plus confiance non plus – pas seulement à cause de vos formules comme « la France n'est pas un coupe-gorge » ou de votre partie de baby-foot, mais parce qu'ils constatent l'inapplication et l'inadéquation des peines. Ils voient bien que les multirécidivistes aux casiers judiciaires longs comme le bras sont libres de sévir encore et encore, et que rien n'est fait. Ils voient bien qu'on libère des centaines d'islamistes. Ils voient bien que dans ce pays, la perpétuité réelle n'existe pas, même pour les pires ordures. Où sont les sanctions ? C'est tout cela qui est parfaitement insupportable pour les Français – et on les comprend.

Ma question est simple, monsieur le ministre : cette augmentation budgétaire, c'est très bien, mais allez-vous changer vous-même de logiciel ? Allez-vous vous placer du côté des victimes plutôt que de celui des voyous ? Allez-vous enfin prendre des mesures sérieuses pour que les délinquants, …

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