Monsieur le Meizonnet, vous devriez peut-être – ce n'est qu'une suggestion, car l'impératif m'est interdit lorsque je m'adresse à vous – me lire davantage. J'ai en effet envisagé, non la suppression pure et simple de l'ENM, mais une école de formation commune aux avocats et aux magistrats. C'est bien autre chose que ce que vous proposez, qui est d'affecter les crédits de l'ENM à la construction de nouvelles places de prison. En clair, l'ENM n'aurait ainsi plus un sou et serait supprimée. C'est la proposition que vous faites, et vous me concéderez qu'elle est pour le moins nihiliste.
Elle démontre que vous êtes audacieux, ce qui est une vertu : Virgile ne dit-il pas que « la chance sourit aux audacieux » ? Malgré votre audace, cependant, vous n'obtiendrez du Gouvernement qu'un avis défavorable.