Avec le « papy-boom », nous entrons dans une société du vieillissement. D'après l'INSEE, le nombre de personnes dépendantes passera de 2,5 millions en 2015 à 4 millions à l'horizon de 2050. La prise en charge de la dépendance va donc devenir un enjeu majeur pour notre société.
Alors que les besoins ne cesseront de croître au fil des années, nous ne sommes pas même capables de répondre de façon satisfaisante aux besoins actuels. Nous faisons face à un manque criant d'effectifs d'aides à domicile et de personnels d'EHPAD. Ces professionnels souffrent de rémunérations particulièrement faibles, d'un manque de reconnaissance et de moyens insuffisants pour exercer leur activité dans de bonnes conditions – d'où un véritable problème d'attractivité de ces métiers, alors que les besoins de recrutement explosent. Bien que les rapports Libault et El Khomri aient souligné ces enjeux, le Gouvernement tarde à se saisir de leurs préconisations, et le projet de loi relatif au grand âge et à l'autonomie ne cesse d'être repoussé depuis plusieurs années.
Face à la crise sanitaire, les aides à domicile et les personnels des EHPAD ont fait preuve d'une abnégation exemplaire et concédé d'importants sacrifices. Alors que s'imposait la nécessité de mieux reconnaître ces professions, l'État a tardé à répondre à leur détresse. Il a mis plusieurs mois à assurer la prise en charge partielle d'une « prime covid », que les départements n'étaient souvent pas en mesure d'accorder seuls. Quant aux aides-soignants, ils ont longtemps attendu une prime qu'ils n'ont pas tous perçue, alors même qu'ils ne recevaient aucun moyen de protection de la part de l'État. Quand débloquerez-vous enfin des moyens en faveur de ces professionnels, madame la ministre déléguée, sachant qu'en l'état actuel, le budget – en stagnation – est profondément insuffisant ?