Nous le savons, la situation sanitaire aggravera mécaniquement la crise sociale et économique que traverse le pays. Nous mobilisons tous nos efforts pour y répondre. Or, nous le savons aussi, cette crise touche particulièrement les jeunes, notamment ceux qui arrivent sur le marché de l'emploi et s'en trouvent immédiatement exclus. La crise actuelle a fait exploser le chômage : 543 000 jeunes de moins de 25 ans étaient inscrits à Pôle emploi en août, en augmentation de 15 % depuis février.
Le nouveau confinement ne fera qu'aggraver la situation. Malheureusement, madame la ministre déléguée, chaque fois que nous pointons ce phénomène, vous donnez une réponse dogmatique, toujours la même : l'emploi. Or il n'y a plus d'emplois à offrir aux jeunes ! Vous avez lancé le plan « 1 jeune, 1 solution » – c'est un comble, à l'heure où même les missions locales et les préfets ne savent plus comment trouver des emplois pour les jeunes ! Les entreprises ont gelé les embauches, voire commencent à licencier. Les jeunes cherchent des contrats d'apprentissage et d'alternance ; ils ont une école, mais pas d'employeur pour les accueillir.
La situation est compliquée, nous le savons, mais durant trois ans, l'exécutif n'a cessé de fragiliser les dispositifs d'emplois aidés, qui pourraient aujourd'hui servir d'amortisseurs. Vous vous êtes déjà opposée à l'octroi du RSA aux jeunes qui n'avaient jamais travaillé. Or de nombreux jeunes de moins de 25 ans ne répondent pas aux conditions d'attribution de l'aide de 150 euros nouvellement créée. Que comptez-vous faire pour ces jeunes en très grande précarité ? Je les connais, je les côtoie – et nous sommes certainement nombreux, dans l'hémicycle, à connaître des jeunes qui se trouvent dans des situations sociales gravissimes, sans perspective d'emploi. Dans cette période particulière, nous devons nous mobiliser tous ensemble, dans l'intérêt supérieur de la jeunesse. Je compte sur vous.