Intervention de Nicolas Turquois

Séance en hémicycle du mardi 3 novembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Soutien au secteur industriel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

… c'est un député en colère qui s'adresse à vous : le Châtelleraudais, dans la Vienne, est à nouveau touché au coeur. Cette fois-ci, c'est la filiale avionique de Thales qui annonce 998 suppressions de poste en France, dont 258 à Châtellerault, auxquels il faut ajouter la suppression de plus d'une centaine de postes d'intérimaires. Au final, ce sont au moins 220 familles qui seront durement touchées et qui s'ajoutent aux 300 familles des salariés des fonderies du Poitou, qui sont sur la sellette, et aux plus de 200 personnes qui font l'objet d'un PSE – plan de sauvegarde de l'emploi – chez Mecafi, un sous-traitant aéronautique.

Comment un groupe de l'envergure de Thales, au vu de l'ampleur des dispositifs de soutien dont il bénéficie, notamment l'APLD – activité partielle de longue durée – peut-il faire de telles annonces ? La crise n'est-elle pas utilisée comme prétexte pour procéder à des restructurations qui étaient déjà dans les cartons ? Certes, on annonce le transfert de deux lignes de soutien qui auraient vocation à travailler sur certains équipements du Rafale ; mais l'État actionnaire peut-il accepter qu'un territoire doive, à lui seul, consentir de tels sacrifices ?

Il est indispensable que la région de Châtellerault, comme beaucoup d'autres en France, bénéficie de l'accompagnement prévu dans le plan de relance. Mais les entreprises qui y sont présentes ne savent pas, à de très rares exceptions près, comment s'approprier les possibilités offertes par ce plan. Les appels à projets sont trop complexes pour des PME dans le contexte économique actuel.

Si l'on n'y prend pas garde, le plan de relance ne profitera qu'à une poignée d'entre elles et ses effets se concentreront uniquement sur les bassins d'emploi qui sont déjà les plus innovants. Ce sont pourtant les zones les plus fragiles qu'il faut accompagner en priorité. Alors, qu'il s'agisse de Thales ou des territoires industriels fragilisés, pouvez-vous nous expliquer comment le Gouvernement compte procéder ?

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