Je souhaite appeler votre attention sur la formation et l'insertion professionnelle des jeunes à Mayotte.
Vous le savez, Mayotte est le département le plus jeune de France, puisque les moins de 20 ans y représentent plus de 55 % de la population. Cela devrait être un atout, mais cette jeunesse est confrontée à de nombreuses difficultés socio-économiques, comme l'attestent les indicateurs, notamment le fort taux de décrochage scolaire : chaque année, plus de 3 000 jeunes quittent le système scolaire sans qualification ; 75 % d'entre eux ont des difficultés de lecture, contre 9,6 % dans le reste de la France.
Dans la tranche d'âge de 15 à 29 ans, quatre jeunes sur dix sont sans emploi ni formation, soit 25 000 personnes environ. Dans la tranche d'âge de 20 à 29 ans, la proportion passe à six sur dix. Il en résulte un taux de chômage élevé : 53 % dans cette deuxième tranche d'âge. Par ailleurs, 64 % des demandeurs d'emploi n'ont aucun diplôme, et seuls 4 % d'entre eux ont un niveau supérieur à bac+2. La plupart d'entre eux sont nés à l'étranger et souhaitent travailler.
En 2018, à Mayotte, 6 % des emplois correspondaient à des PEC, anciennement contrats aidés. Cependant, l'insertion est faible à l'issue des PEC : six mois après la fin du contrat, seul un bénéficiaire sur cinq est en emploi, alors que cette proportion est deux fois plus élevée en France métropolitaine.
Le constat est donc sans appel. Que faire pour améliorer la situation ? Comment développer l'apprentissage, les contrats en alternance et les PEC ? Comment adapter et territorialiser au mieux l'offre d'emploi et de formation professionnelle ? Il serait essentiel d'avoir une visibilité sur tous les programmes d'aide à l'insertion professionnelle et d'améliorer leur lisibilité.
Monsieur le ministre, à l'aube du dixième anniversaire de la départementalisation de Mayotte, l'aide apportée à nos jeunes doit demeurer une des priorités de l'action publique dans ce territoire et le corollaire du soutien à son développement endogène.