La négociation du POSEI est en cours, et je félicite le Gouvernement de se battre pour que son niveau actuel soit maintenu ; mais il y a aussi les fonds issus du comité interministériel de l'outre-mer – CIOM – , c'est-à-dire l'enveloppe de crédits nationaux s'ajoutant aux crédits européens du POSEI. Avec cet amendement, notre collègue Hélène Vainqueur-Christophe demande au Gouvernement de relever le niveau du soutien aux filières de production.
Mais au-delà de l'aide ponctuelle décidée par le CIOM, le financement par le POSEI pose un vrai problème structurel en raison de la forte consommation des crédits pour la banane et le sucre. On peut le voir comme une aide structurelle permettant de maintenir deux grandes spéculations sur les territoires de Martinique, de Guadeloupe ou d'ailleurs, mais il me semble fondamental de rechercher une autonomie maximale, voire l'indépendance alimentaire – même si c'est peut-être beaucoup demander. C'est pourquoi il est anormal que nous n'ayons pas un vrai POSEI consacré à la diversification agricole, susceptible d'apporter à la fois une aide structurelle et une aide au fonctionnement. Il nous permettrait de lancer une nouvelle politique d'industrialisation et d'agrotransformation, y compris, nécessairement, autour de l'évolution naturelle qu'est l'agriculture biologique. C'est un point crucial si nous voulons être moins dépendants des importations massives : on ne peut pas déplorer la prolongation de ce système qui tue la production locale sans consacrer à la diversification des crédits de même ampleur que ceux du POSEI pour la banane et la filière canne-sucre-rhum.