Je comprends l'intérêt des amendements d'appel, qui nous permettent d'aborder de nombreux sujets. Toutefois, l'avis que nous sommes amenés à donner se limite aux dispositifs juridiques et financiers proposés. Vous souhaitez créer un fonds de soutien financier pour lutter contre la vie chère, mais la création d'un tel fonds conduirait mécaniquement à augmenter encore plus le coût de la vie ! Plus vous augmentez les capacités virtuelles à l'achat – et non le véritable pouvoir d'achat – , plus les prix augmentent. Je ne vois pas bien comment ajouter de l'argent public permettrait de lutter contre la vie chère.
Des travaux importants ont déjà été effectués sur le sujet. Ayons l'humilité de le reconnaître : chaque législature, chaque Gouvernement a tenté de remédier au problème de la cherté de la vie outre-mer. En 2019, suite à l'action de plusieurs ministres successifs – Mme George Pau-Langevin pourrait en témoigner – , des mesures concrètes ont été prises, notamment le pouvoir d'injonction accordé à différentes autorités ; commençons par évaluer ces dispositifs.
Le rapporteur spécial l'a indiqué, des préconisations sont à venir. Ne nous payons pas de mots : si nous regardons les choses en face, pour reprendre son expression, nous allons devoir aborder de front les questions relatives à l'offre et à la demande dans les économies insulaires. Il faudra le faire sans démagogie et avec beaucoup de courage, car l'effet pourrait être de modifier, voire de déstabiliser des structures très anciennes de construction des coûts, qui s'expliquent par différentes raisons que nous connaissons tous.
Avis défavorable.