Il propose de créer un dispositif de soutien exceptionnel lié à la crise du covid-19 pour aider le territoire de Polynésie, aussi autonome soit-il. Rassurez-vous, monsieur le ministre : d'un point de vue budgétaire, la Polynésie couvre 75 % de ses compétences. De son côté, l'État exerce les siennes – justice, douanes, sécurité, gendarmerie, police – , avec un budget quasiment similaire à celui de la collectivité.
La Polynésie lève l'impôt localement et, je le répète, assure 75 % de son budget. Le reste est essentiellement financé par des prêts et, bien sûr, par les dotations de l'État, qui sont importantes et que nous votons chaque année – je vous remercie d'ailleurs de les avoir sanctuarisées en créant un prélèvement sur recettes l'an dernier. Voilà pour la situation courante. Or nous traversons une situation exceptionnelle. Comprenez que les Polynésiens subissent une véritable déflagration ; l'onde de choc mondiale ne les a pas épargnés. Ayant jusqu'alors une situation financière extrêmement favorable, avec un endettement assez faible, la Polynésie a pu créer, sur ses fonds propres, des outils de soutien et de sauvetage des entreprises et des emplois, dont certains s'apparentent à du chômage partiel ; je pourrai vous transmettre un tableau récapitulatif de ces dispositifs. Toutefois, nous arrivons à la limite de ce qu'il est possible de faire sur fonds propres.
C'est donc un amendement d'appel que je vous soumets, monsieur le ministre. La Polynésie vous a déjà sollicité, et vous avez répondu à certaines de ses demandes…