Voyez, monsieur le ministre : la question de la continuité territoriale médicale s'ajoute à celle de la continuité territoriale classique, sociale ou funéraire.
J'entends que ce sujet vous préoccupe, mais soyez conscient que le rattrapage prendra beaucoup de temps. Pour construire l'hôpital de Pointe-à-Pitre, il a fallu mener beaucoup d'études, et nous avons dû patienter trois, quatre ou cinq ans. Puisque l'on parle de la Martinique, voyez dans quel état se trouve l'hôpital Pierre Zobda-Quitman : les travaux dureront cinq à dix ans. De même, j'ai évoqué hier l'hôpital Louis Domergue de Trinité : trois à cinq ans seront nécessaires pour reconstruire cet hôpital qui est aujourd'hui désuet, et même pratiquement insalubre.
En attendant, nous avons un vrai problème. Nous perdons des spécialistes car les médecins ne veulent pas travailler dans ces hôpitaux. Ainsi se créent, au plus haut niveau de spécialité, des déserts médicaux qui nécessitent des transferts de patients à l'échelle nationale, notamment dans des hôpitaux spécialisés dans le traitement des cancers. Tout cela entraîne des frais, mais aussi des douleurs. Je souhaite vraiment que nous en discutions, dans le cadre de la réflexion que vous allez mener.