La question que vous abordez, madame Ali, est fondamentale pour les outre-mer, puisqu'elle concerne le retour de leurs forces vives, après s'être formées en métropole grâce à LADOM, pour occuper des postes à responsabilités dans leur territoire d'origine. Ces postes sont trop souvent occupés aujourd'hui par des personnes que j'appellerai « exogènes » – le fait est reconnu au plus haut niveau de l'État.
Il est vrai que l'État exprime sa volonté d'améliorer les choses en la matière, mais il doit pouvoir le faire concrètement et, si j'ose dire, loyalement. Par exemple, l'année dernière, monsieur le ministre, nous avons fait voter ici même un amendement sur les concours nationaux à affectation locale. Mais pour que la mesure soit mise en application, il faut un décret d'application qui n'est toujours pas paru. Ce n'est pas de votre responsabilité et cela a été signalé au ministre compétent, mais j'aimerais que ce décret paraisse le plus rapidement possible, afin de faciliter concrètement l'occupation des postes à forte valeur ajoutée par des ultramarins. Sur le plan symbolique, cela leur permettrait de se rendre compte qu'eux aussi peuvent occuper des postes importants, alors que ce n'est actuellement pas le cas.
Monsieur le ministre, le retour des forces vives est donc un sujet essentiel ; vous y êtes d'ailleurs très sensible. Pour que de tels postes soient occupés par des ultramarins dans le public mais aussi dans le privé, des dispositifs tels que le programme Cadres Avenir – qui a très bien fonctionné en Nouvelle-Calédonie – méritent d'être généralisés.
Si nous voulons faire revenir les forces vives de chacun des territoires d'outre-mer au plus haut niveau de la fonction publique et du secteur privé, il nous faut donc oser et être proactifs. Je donnerai un avis favorable à titre personnel.