À vous de montrer que vous saurez les remplacer dignement !
En mai, puis en juin, les Français ont choisi de donner une légitimité au nouveau pouvoir, soit, par leur vote, en affichant leur consentement, soit, par leur abstention, en ne lui opposant pas de résistance a priori. Jusqu'ici, les Français vous ont donc suivis sans tout à fait vous suivre ; ils ont marché, plutôt qu'ils se sont mis en marche.
Votre majorité est la plus large de l'histoire de la Ve République, mais votre socle électoral est aussi le plus faible. Les Français souhaitent donner sa chance à cette nouvelle expérience, mais leur scepticisme est aussi fort que leur adhésion. Peut-être en leur for intérieur entendent-ils la voix d'Arletty, dans Les enfants du Paradis, leur souffler que « la nouveauté, c'est vieux comme le monde » ? Mais le propre de toute nouvelle majorité est de penser que tout commence avec elle : c'est l'enthousiasme des premiers jours, la fougue aveugle des commencements.