Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du jeudi 5 novembre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Immigration asile et intégration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Le sujet est passionnel et, depuis plusieurs décennies, il traverse ainsi les débats politiques de notre pays. Son caractère passionnel, avouons-le, marque déjà la victoire idéologique de l'extrême droite, comme le fait que nous ne puissions l'évoquer, sans qu'immédiatement soient plaquées sur la discussion des représentations qui, selon moi, égratignent l'identité même de notre pays.

Non, la législation française n'est pas tellement favorable aux immigrés qu'elle explique l'immigration. Bien sûr, la France est un grand pays et mène des politiques publiques, mais non, elle n'est pas un pays de cocagne, où les arrivants trouvent une situation si clémente, qu'il faudrait affaiblir ces politiques pour faire cesser ce qu'on nomme un « appel d'air ». Je voulais commencer par ce constat.

En 2019, à l'issue du grand débat, le Président de la République a affirmé qu'il fallait rebâtir « un patriotisme inclusif » ; la question de l'immigration avait notamment été posée. Au-delà de cette déclaration, les crédits de la mission « Immigration, asile et intégration » connaissent certes une augmentation affichée de 2 %. En réalité, si l'on tient compte de l'inflation, elle n'est que de 1,2 %. C'est insuffisant, et c'est bien inférieur à l'augmentation de 6 % prévue dans le PLF – projet de loi de finances – pour 2020. Certes, on nous annonce une augmentation des créations de places d'hébergement, mais aucune place n'avait été créée l'année dernière. Autrement dit, il y a une augmentation par rapport à une année nettement insuffisante.

Comme élu de la Seine-Saint-Denis, je voudrais insister sur un point. Il existe un scandale, à propos duquel j'ai déjà demandé la création d'une enquête parlementaire, concernant l'accueil des demandeurs d'asile en Seine-Saint-Denis. On le sait, la presse en a beaucoup parlé. La saturation des conditions d'accueil à la préfecture a engendré l'émergence d'un marché noir, où des rendez-vous se vendent entre 200 et 1 000 euros.

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