Le Gouvernement prévoit d'augmenter de 2 % les crédits de la mission « Immigration, asile et intégration » en 2021, non pas pour lutter contre une immigration hors de contrôle, mais, entre autres, pour financer la création de 4 000 nouvelles places d'hébergement des demandeurs d'asile, à hauteur de 37 millions d'euros. Autrement dit, les moyens supplémentaires seront essentiellement alloués à la création de ces places d'hébergement.
Vous choisissez d'accorder la priorité aux demandeurs d'asile plutôt que d'affecter des moyens à la lutte contre l'immigration irrégulière. En 2020, le délai de réponse moyen de l'OFPRA s'est établi à plus de neuf mois, contre cinq mois et demi en 2019, alors que sa réduction était déjà affichée comme une priorité.
La France n'est plus en mesure d'accueillir un nombre toujours croissant de personnes étrangères. Étant donné la situation économique de notre pays, deux options raisonnables s'offrent à nous : soit réaffecter à la lutte contre l'immigration irrégulière une partie des fonds alloués à l'accueil de nouveaux migrants ; soit réduire purement et simplement les fonds attribués à l'accueil des migrants afin de réaliser des économies. Il serait irresponsable d'être généreux avec de l'argent dont nous ne disposons pas ou qu'il serait préférable d'injecter dans notre économie réelle.
Je vous avoue que la première solution a ma préférence. Il convient en effet de renforcer la lutte contre l'immigration illégale, qui mobilise un nombre important d'acteurs pour différentes missions : sécurité des frontières, octroi des visas, interpellations, lutte contre les filières de passeurs, exécution des mesures d'éloignement. Or les moyens affectés à cette lutte sont dérisoires, puisqu'ils ne représentent que 9,9 % du programme « Immigration et asile ». Il est essentiel d'agir sur tous ces leviers pour que nous puissions mieux accueillir et mieux intégrer les populations immigrées qui résident légalement sur notre territoire.