Intervention de Stella Dupont

Séance en hémicycle du jeudi 5 novembre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission immigration asile et intégration (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStella Dupont, rapporteure spéciale de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Le sujet des mineurs non accompagnés est essentiel et, si nous en parlons peu dans le cadre de cette mission, c'est parce qu'il relève de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances », dont je suis également rapporteure spéciale.

Je partage votre avis sur un point : c'est la nécessité de lutter contre les filières d'immigration spécifique, qui sont une réalité. Des enfants de 12 ou 13 ans, de plus en plus nombreux, risquent leur vie en traversant la Méditerranée dans des conditions effroyables à cause de ces filières. Vous avez cité M. Darmanin ; je sais que le Gouvernement est mobilisé pour lutter contre elles, en lien avec les pays d'origine. C'est la clé du problème. La lutte se joue également à l'échelle européenne, car c'est aux frontières européennes qu'il faut prévenir cette immigration.

Je profite de l'examen de cet amendement pour présenter une des propositions que j'ai formulées dans le rapport sur la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances ».

Contrairement à vous, je pense que nous devons faire davantage pour les mineurs ou jeunes majeurs non accompagnés présents dans notre pays, en consacrant des moyens supplémentaires à leur accueil et à leur accompagnement.

Ils sont trop nombreux à se retrouver à la rue. C'est le cas de certains mineurs, – parfois extrêmement jeunes – , à cause des actions en justice menées par les départements pour contester leur minorité, mais aussi de ceux dont l'évaluation a établi la majorité – puisque ces cas existent réellement.

On le sait tous, ces jeunes sont présents dans les rues de nos villes, oisifs et sans accompagnement, partout en France, quel que soit le département.

Il nous manque un dispositif pour accompagner et accueillir aussi bien ceux qui peuvent légitimement être autorisés à rester, obtenir l'asile et une protection internationale, que ceux qui devront quitter notre territoire pour retourner dans leur pays d'origine.

Madame la ministre déléguée, l'accompagnement des jeunes, dès lors qu'ils ont été évalués majeurs, ne relève pas des départements mais de l'État. On ne peut les laisser à la rue, sans solutions, comme c'est trop souvent le cas aujourd'hui.

Avis défavorable.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.