Nous traversons une crise sanitaire et économique inédite. Je commencerai par saluer les efforts fournis par le Gouvernement : la mission « Travail et emploi » se voit affecter un budget de 13,3 milliards d'euros, et un budget similaire est prévu pour la mission « Plan de relance ». Pour faire face à la crise, nous devons tous nous mobiliser. De même, nous devons mobiliser tous les acteurs de l'emploi pour lutter contre le chômage : Pôle emploi, missions locales, Cap emploi, Association pour l'emploi des cadres – APEC – et maisons de l'emploi. Je m'attarderai sur ces dernières : le projet de loi de finances ne prévoit pas de crédits pour subventionner leur fonctionnement, alors qu'elles sont des acteurs essentiels de la politique de l'emploi au niveau territorial, de véritables tremplins locaux d'accès à l'emploi. Le groupe UDI et indépendants proposera un amendement visant à stabiliser les financements de l'État dont bénéficiaient les maisons de l'emploi dans le budget pour 2020.
Je le disais, nous devons mobiliser les structures d'accompagnement dans l'emploi et l'insertion, et leur faire confiance. Implantées dans les territoires, elles sont les plus à même de recenser les problématiques de terrain. Nous souhaitons qu'elles aient des objectifs territoriaux communs, afin qu'elles combinent leurs initiatives spécifiques, qui sont liées à leurs compétences propres. Nous devons encourager les différents opérateurs de la politique de l'emploi à créer des habitudes de travail en commun et à mutualiser les actions en faveur de l'emploi, afin de leur donner plus d'efficacité et d'ampleur, tout en plaçant les territoires de proximité au coeur de la dynamique.
Mon groupe souhaite mettre l'accent sur les expérimentations en matière d'emploi : la crise que nous traversons l'exige. Un de nos amendements, malheureusement déclaré irrecevable, proposait une expérimentation qui aurait fait bénéficier les quartiers de veille active du dispositif des emplois francs. Ces quartiers ont un revenu moyen par habitant légèrement supérieur à celui qui est requis pour être reconnu en tant que quartier prioritaire de la ville. Cependant, leurs habitants rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi. L'expérimentation que nous proposions aurait permis de les soutenir.
Notre but est de ne laisser aucun territoire de côté. Aussi nous réjouissons-nous du renforcement des crédits relatifs à l'expérimentation « territoires zéro chômeur de longue durée ». Nous espérons qu'au cours des cinq prochaines années, les territoires ayant des projets aboutis pourront intégrer ce dispositif. Ce serait la preuve d'une réactivité du Gouvernement, aux côtés des forces vives du terrain. À l'avenir, nous espérons que le Gouvernement fera preuve de bienveillance à l'égard d'autres initiatives émanant des territoires.
À la lecture du projet de budget, je constate que l'enveloppe destinée aux aides aux créateurs et aux repreneurs d'entreprises est en baisse. Je le regrette, dans un contexte où nous devrions soutenir l'emploi de toutes les manières. N'oublions pas que parmi les demandeurs d'emploi, certains chercheront à créer leur propre emploi.
Je voudrais également dire un mot des indépendants, dont la plupart se trouvent dans une situation catastrophique. S'ils ont survécu grâce à leur trésorerie durant le premier confinement, un grand nombre d'entre eux seront malheureusement contraints de fermer définitivement, malgré les aides prévues par l'État. S'ils n'ont pas d'autre choix, il faudra alors les accompagner dans une reconversion professionnelle.
Je veux à cet égard insister sur la nécessité de proposer des formations courtes, afin de répondre au marché de l'emploi actuel. Il est de notre devoir de faire preuve de réactivité.
Par ailleurs, demain, les recrutements se feront en grande partie en visioconférence ou en audioconférence. Par conséquent, nous devons proposer des formations aux outils informatiques aux demandeurs d'emploi, jeunes et moins jeunes, y compris aux seniors.
Enfin, notre groupe proposera un amendement relatif à la formation des professionnels de santé, inspiré du rapport sur les mille premiers jours de l'enfant.
Je terminerai par une note positive : notre groupe se réjouit de l'augmentation des crédits de la mission « Travail et emploi » et du déploiement du dispositif d'activité partielle. Nous saluons également les larges incitations à l'emploi des jeunes et des personnes en situation de handicap. Nous voterons donc les crédits de cette mission.