Je me souviens d'une émission de télévision réalisée pendant la dernière campagne présidentielle. Sur le plateau, Emmanuel Macron débattait avec des citoyens qui se trouvaient un peu partout en France. Au cours d'une séquence qui m'avait marquée, il avait expliqué à une dame qui occupait un emploi aidé qu'il ne prolongerait pas ce dispositif – ce qui s'est avéré exact, puisque vous l'avez beaucoup restreint par la suite – au motif que de tels contrats, insuffisamment sécurisés, pas assez bien payés, créaient trop d'effets d'aubaine pour les collectivités, les associations ou les entreprises. Autant d'arguments que vous venez d'utiliser.
Comme il expliquait qu'il allait supprimer ces emplois ou les réduire fortement, cette femme, qui n'était pas jeune – elle avait une cinquantaine d'années – , lui avait répondu : « Monsieur Macron, c'est mieux que rien, et si vous aviez comme moi à choisir entre un tel contrat et rien, vous choisiriez comme moi le premier. » On ne peut pas balayer d'un revers de main ce mécanisme, car, s'il est imparfait, il permet du moins de sortir de l'ornière des gens qui, aujourd'hui encore plus qu'hier, s'inquiètent pour leur emploi.