J'interviendrai uniquement au sujet de l'amendement qui vient d'être défendu, et non pas sur la série d'amendements qui n'ont pas encore été défendus par M. Ruffin, et qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Votre méthode consistant à répondre globalement est inacceptable.
La question des AVS relève parfaitement de la mission « Travail et emploi » du PLF. Un crédit d'impôt est d'ailleurs inscrit dans cette mission pour les services à domicile : or il passe d'un peu plus de 5 milliards à 3,8 milliards. Nous perdons donc 1,2 milliard d'euros de crédit d'impôt concernant les services à domicile, et vous ne vous demandez pas pourquoi ! J'aurais aimé entendre évoquer le sujet dans les interventions liminaires à l'examen de cette mission. Nous avons posé la question : d'où vient cette estimation du crédit d'impôt ? Derrière, il y a des emplois précaires, et la baisse de la dépense fiscale sera la conséquence de mises au chômage. S'agira-t-il de chômage partiel, indemnisé par l'État, ou de chômage tout court, non indemnisé ? Nous n'en savons rien, puisque nous ignorons la méthode d'évaluation que vous avez utilisée.
La crise sanitaire s'est traduite par une baisse de l'emploi à domicile. Les personnes concernées ont une multitude d'employeurs, n'ont pas accès à la formation professionnelle – on l'a démontré – , et, pour certaines, n'ont pas accès à l'indemnisation chômage.
Si je suis ici, c'est pour poser des questions sur l'amendement qui vient d'être défendu et pour débattre de l'emploi à domicile – et pas pour parler de tout et n'importe quoi, comme cela vient d'être fait. Quelle est la responsabilité sociale des intermédiaires dans la mise au chômage des travailleurs à domicile ? Que deviennent ces travailleurs ? Ont-ils perdu la prime d'activité ? Dans quelle mesure ont-ils eu accès à une indemnisation chômage ? Quels sont leurs droits à la formation pendant cette période de moindre activité ? Ces personnes sont souvent rémunérées au salaire minimum. Comment l'État les accompagne-t-il, alors qu'elles se retrouvent dans la grande précarité ? Combien occupaient un travail non déclaré et n'ont plus aucun travail ? Combien d'autres se retrouveront au travail non déclaré ? J'aimerais avoir des réponses à toutes ces questions.
Cela fait deux ans que j'interroge le ministère ! Cela fait deux ans que le ministère du budget me répond qu'il améliorera les états déclaratifs, pour améliorer l'information sur la nature des emplois à domicile. Or rien n'est fait ! Je profite de l'amendement de M. Ruffin pour poser à nouveau ces questions, et j'aimerais obtenir des réponses.