Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du jeudi 5 novembre 2020 à 21h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission travail et emploi (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Vous disiez tout à l'heure que les extras n'étaient pas que dans l'hôtellerie, la restauration et l'événementiel. En effet, dans un certain nombre de secteurs comme l'aéronautique, l'aéroportuaire et d'autres industries, on a constaté une énorme baisse de l'emploi des intérimaires. D'après les patrons des boîtes d'intérim, 500 000 équivalents temps plein auraient disparu ; un équivalent temps plein pouvant être occupé par deux ou trois personnes, c'est peut-être un million de personnes qui sont concernées par la baisse de l'emploi dans l'intérim. Certains secteurs seront sinistrés dans la durée. J'ai croisé des gens – comme vous, j'imagine – qui, après dix années de galère, avaient enfin une promesse d'embauche, par exemple chez Safran, avec la garantie d'un treizième et même d'un quatorzième mois, et qui se retrouvent maintenant sur le carreau, au RSA. Aussi devons-nous traiter les intérimaires comme les intermittents du spectacle, dans un certain nombre de secteurs.

Depuis dix ans, l'emploi intérimaire s'est développé, avec la volonté de favoriser la précarité. Or, aujourd'hui, ce sont ces gens-là, ces jeunes-là – 60 % des intérimaires ont moins de 35 ans – , qui paient frontalement le prix de la crise.

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