Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du vendredi 6 novembre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission médias livre et industries culturelles (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Mais pour vous faire plaisir, monsieur le président, je retirerai un des amendements suivants !

Les aides à la presse ont été instaurées en France dès la fin du XVIIIe siècle pour encourager la libre communication des pensées entre citoyens. Destinées à l'origine aux seules publications d'intérêt général, elles bénéficient aujourd'hui au contraire à des grands groupes, parfois détenus par de très riches propriétaires. Il est plus que temps de remettre les choses à plat ! Un nouveau crédit d'impôt de 30 % pour les abonnements à un journal d'information politique et générale, voté en juillet, coûtera encore à l'État environ 60 millions par an supplémentaires ; de nouvelles aides au pluralisme ont été votées ; des crédits de 18 millions par an accompagneront en outre la réforme des imprimeries – bref, toujours plus d'aides à destination essentiellement des plus grands groupes.

Madame la ministre, si vous vous félicitez de l'augmentation des aides à la presse, ce n'est pas mon cas ! Ces aides, directes comme indirectes – je souligne l'importance des secondes – empêchent l'émergence d'une presse qui corresponde aux attentes des Français. Un trop grand nombre de journaux sont sous perfusion de l'État et ne survivent donc que par la volonté de celui-ci. Si un certain nombre de journaux ne sont pas ou plus lus, ils doivent disparaître et permettre l'émergence de nouveaux titres. La TVA super réduite à 2,1 % fait partie de ces aides indirectes qui ne se justifient plus. Il convient de repenser la façon dont l'État soutient une presse renouvelée dans sa diversité.

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