Les tarifs postaux sont au coeur d'une demande récurrente des libraires. Pour le moment, nous y répondons dans le cadre d'un plan d'urgence, mais nous réfléchirons ensuite à pérenniser le dispositif, à le chiffrer et à l'intégrer dans notre aide globale à la librairie et aux libraires indépendants. Pour l'heure, la mesure proposée est prématurée. Il est trop tôt pour pérenniser l'aide visant à compenser le prix postal de l'envoi du livre. Nous agissons aujourd'hui de manière urgente et vigoureuse pour remédier à la situation créée par le confinement.
J'aimerais cependant revenir, à l'occasion de cet amendement, sur la situation des librairies au regard des mesures sanitaires. Certains se demandent pourquoi elles font l'objet de dispositions particulières, différentes de celles appliquées dans les grandes surfaces. On se rend pourtant dans un supermarché pour acheter des pâtes et des yaourts comme on se rend dans une librairie pour acheter des livres.
Précisément, il n'y a pas les mêmes mesures parce qu'il s'agit d'une librairie. Une librairie est un lieu de convivialité. Le musicologue Alain Duault, que, comme moi, vous aimez beaucoup, écrivait dans un excellent éditorial qu'acheter un livre dans une librairie, ce n'est pas faire un achat : c'est manier les ouvrages, les feuilleter, déplacer les piles.