C'est un sujet fondamental. Tous les élus des territoires les plus tendus, là où il y a le plus de difficultés sociales, ont été confrontés au problème. Globalement, le système est plutôt bien pensé mais il y a des trous dans la raquette. Des gens ne se manifestent pas, des propriétaires attendent trop longtemps avant de signaler le problème, on arrive à des situations insupportables, les sommes s'accumulent, le locataire fait l'autruche… Je ne parle pas des locataires de mauvaise foi, qui cherchent à ne pas payer : il n'y a pas de raison de soutenir ceux-là, il faut qu'ils soient sanctionnés. Je parle de locataires de bonne foi, qui à un moment ne peuvent plus payer leur loyer : ça s'accumule, ils ne réagissent pas, le propriétaire ne réagit pas, et au final c'est l'État qui devra payer.
Ne croit-on pas, dans la situation actuelle, que la police a autre chose à faire que de venir en nombre, à six ou sept heures du matin, avec des huissiers, pour expulser des familles, des enfants, les mettre dans la rue en leur disant de se débrouiller ? Si le système est globalement bien pensé, il faut tout de même se pencher sur ces cas-là, qui seront peut-être de plus en plus nombreux. C'est pourquoi je soutiens l'amendement.