Intervention de Damien Adam

Séance en hémicycle du samedi 7 novembre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Économie ; investissements d'avenir ; engagements financiers de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Adam :

Ce projet de loi de finances pour 2021 et sa mission « Économie » s'inscrivent dans un contexte macro-économique jamais vu, ni en France, ni ailleurs dans le monde.

Je voudrais tout d'abord avoir un mot pour les chefs d'entreprise, les commerçants, les artisans et les travailleurs indépendants : oui, ce deuxième confinement est un coup dur. Pour avoir eu des échanges avec nombre d'entre vous dans ma circonscription, je connais votre désarroi, parfois votre colère. Mais sachez que vos élus sont là, pour vous aider, et ne vont pas vous laisser tomber. En effet, nous apportons un soutien économique massif, encore plus puissant que lors du premier confinement, grâce au fonds de solidarité, dont le montant peut atteindre 10 000 euros par mois, aux exonérations de cotisations sociales, aux prêts garantis par l'État ou accordés directement par lui, au chômage partiel, et bientôt à la prise en charge partielle de vos loyers.

Si cette réponse de court terme, nous le savons, est vitale, elle doit se conjuguer avec une réponse de long terme. Notre stratégie est donc double : protéger les entreprises aujourd'hui, pour vous permettre de rebondir demain. C'est l'ambition des crédits budgétaires que nous examinons aujourd'hui. La mission « Économie » pour l'année 2021, c'est plus de 2 milliards d'euros en autorisations d'engagement, celles-ci augmentant de 8,5 % par rapport à 2020, et 2,65 milliards en crédits de paiement, ceux-ci augmentant de 13,7 % par rapport à 2020.

Ces crédits sont essentiels pour la compétitivité de nos entreprises, notamment les plus petites. Face aux difficultés de financement, nous consolidons les garanties de prêt de Bpifrance en faveur de la création, du développement et de la transmission d'entreprises.

Par ailleurs, nous continuons de renforcer le soutien au développement à l'international des entreprises et à l'export. Quand nous sortirons de cette crise, nous aurons besoin que nos entreprises repartent à la conquête du monde, pour créer des emplois dans tous nos territoires. Nous poursuivons aussi la généralisation du haut débit, pour développer la fibre partout en France d'ici à 2025. Avec le confinement, nous nous rendons bien compte à quel point la mesure est essentielle.

Nous développons aussi la numérisation des petites entreprises, grâce à une enveloppe de 100 millions d'euros dans le plan de relance, parce que, comme le rappelait Bruno Le Maire il y a quelques jours, seulement 32 % des TPE françaises ont leur propre site internet – c'est trop peu, notamment à l'heure des livraisons à domicile et du retrait en magasin ou click and collect, qui répondent aux attentes des clients.

Ce propos sur le soutien de la nation à son économie ne serait pas complet si nous n'évoquions pas la diminution des impôts de production, de 10 milliards d'euros, dès janvier prochain. Ce sera une bouffée d'oxygène extraordinaire, notamment pour le tissu de petites entreprises, qui leur permettra de créer de l'activité et de l'emploi. Imaginez un peu : 570 000 entreprises de moins de 250 salariés seront concernées, avec un gain moyen de 1 700 euros par TPE et 13 300 euros par PME.

J'en viens à un sujet qui me tient particulièrement à coeur, l'industrie. C'est l'un des plus grands échecs des politiques publiques depuis trente ans : la nation n'a pas suffisamment défendu une politique industrielle permettant de rester en pointe, ce qui nous a coûté très cher. En France, l'industrie ne pèse actuellement qu'un peu plus de 10 % du PIB, alors que la moyenne européenne est à près de 20 %.

Derrière ces chiffres, n'oublions jamais qu'il y a des emplois et des familles : 2 millions d'emplois industriels ont ainsi été perdus depuis 1990. Cela représente la moitié du nombre de chômeurs de catégorie A de ce pays ! Il fallait donc en finir avec cette absence de politique industrielle ; c'est ce que nous faisons depuis trois ans, inlassablement, avec de belles réussites, notamment une hausse du nombre d'usines et d'emplois industriels depuis 2017.

Le plan France relance, les relocalisations industrielles, le soutien aux filières stratégiques et à l'industrie dans les territoires nous permettront d'accélérer cette politique et de faire de cette crise une opportunité.

La France, mes chers collègues, a des atouts. Même si rien n'est jamais parfait, arrêtons de nous lamenter. En ces temps de crise, nous devons rester optimistes, même si c'est dur, et accroître la confiance, même si c'est difficile. Nous devons être aux côtés des chefs d'entreprise qui se battent tous les jours sans compter et méritent que nous fassions le maximum pour eux, pour les emplois et pour la France.

Pour cette raison, le groupe La République en marche votera en faveur de ces crédits. Mes chers collègues, même si c'est dur, même si nous sommes concentrés sur les moyens de juguler la crise sanitaire, nous devons regarder loin, et, dans une politique d'anticipation, préparer l'avenir. C'est notre vocation d'élus, c'est l'ambition de ce budget et c'est la priorité de la mission « Économie ».

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