Il vise à sonner l'alarme, une fois encore, sur le saccage de l'industrie nationale en cours, et appelle plus précisément le Gouvernement à empêcher la fusion entre Veolia et Suez. La vente de Suez à Veolia est une aberration au regard de l'intérêt général. Elle occasionnerait une nouvelle perte industrielle, stratégique et sociale, après les précédents édifiants d'Alstom ou d'Alcatel. À l'issue de la fusion, le démantèlement de Suez sera inévitable pour que la nouvelle entité soit conforme aux impératifs de concurrence. Au niveau stratégique, l'État se priverait ainsi d'une expertise et de compétences essentielles pour mener la bifurcation écologique qui s'impose. L'eau est un enjeu majeur pour les années à venir et un bien commun qui risque d'être mis en péril par la fusion. À cela s'ajoutera un lourd bilan social, comme à chaque opération de ce type.
Le Gouvernement persiste à soutenir cette fusion en dénonçant simplement la méthode employée par Veolia. Dans cette perspective, il a voté contre la vente des parts d'Engie dans Suez à Veolia lors du conseil d'administration d'Engie du 5 octobre dernier. Comment accorder du crédit à cette opposition, quand l'issue finale du vote va à l'encontre de l'avis de l'État, dans une entreprise dont l'État est le premier actionnaire ?