L'État ne détient plus que 23,64 % du capital d'Engie ; du fait de la loi PACTE, il pourrait même s'en désengager totalement, après une réduction progressive de son rôle dans la gestion de cette entreprise. Or l'énergie constitue un secteur stratégique, qui doit être géré par la puissance publique. Une privatisation intégrale d'Engie risquerait d'entraîner l'augmentation des tarifs et la diminution des investissements dans l'énergie renouvelable. Le secteur a besoin d'une vision étatique à long terme. Nous proposons d'ailleurs de créer un pôle public énergétique, afin de contrôler les prix et les investissements.
En une décennie, la part détenue par l'État du capital de GDF, devenu Engie, a chuté de 70 % à moins de 24 %, et l'action a perdu les trois quarts de sa valeur, tombant de 43 euros à 13 euros. La cession de parts de moins en moins chères est donc une mauvaise opération pour l'État. En revanche, en 2016, le groupe a versé 15 fois plus de dividendes que de bénéfices ; pour la période 2009-2016, son taux moyen de redistribution s'élève à 333 %, quand le taux des participations et intéressements des salariés ne dépasse pas 1 %. La privatisation d'Engie constitue donc un non-sens économique doublé d'une perte de souveraineté, et implique une dégradation de la qualité du service comme des conditions de travail des salariés.