La loi PACTE prévoit la privatisation du groupe ADP, détenu par l'État à 50,63 % pour une valeur de 9,73 milliards d'euros, ce qui en fait, après EDF, la deuxième valeur boursière de l'État. Une nouvelle fois, cette opération constituerait à la fois une perte de souveraineté et un non-sens économique. Par ailleurs, le repreneur potentiel, Xavier Huillard, PDG de Vinci, affirmait dans Le Monde discerner chez ADP des leviers de création de valeur et vouloir convaincre les compagnies aériennes d'ouvrir de nouvelles liaisons. Ces déclarations sont pour le moins inquiétantes ; d'un point de vue écologique, cette extension effrénée se traduirait par l'explosion des émissions de CO2. Vinci a déjà fait ses preuves dans ce domaine : à l'aéroport de Lisbonne, en six ans, l'entreprise a doublé le trafic et triplé le rythme de croissance des passagers, non sans réduire au passage le nombre d'agents par voyageur. Depuis l'ouverture du capital d'ADP, en 2005, ses effectifs n'ont cessé de diminuer, alors que l'on a constaté sur la même période un doublement du trafic et un accroissement considérable des dividendes. Cette ouverture s'est également accompagnée de la remise en cause de certains acquis sociaux des salariés, comme nous l'ont expliqué les représentants syndicaux que nous avons auditionnés pour préparer l'examen du projet de loi PACTE : le temps partiel a augmenté et les primes ont diminué, ainsi que certaines aides complémentaires.