Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du samedi 7 novembre 2020 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Texte adopté par l'assemblée nationale en nouvelle lecture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Depuis le mois de mars, le Gouvernement a accumulé les erreurs et les changements de stratégie. Nous pourrions en discuter, mais ce n'est pas ce que je vous reproche le plus, monsieur le ministre. Ce que je vous reproche en revanche c'est, malgré ces erreurs et changements de stratégie, d'arriver ici avec des certitudes, comme si vous deviez remplir une obligation enquiquinante. Pour vous, ce n'est clairement pas l'occasion, non pas de contrôler l'action du Gouvernement, madame Avia, mais d'améliorer le texte grâce à un débat argumenté. Comment pouvons-nous ensemble aboutir aux mesures les plus efficaces ? Telle est la question.

J'ajoute, pour compléter ce que mes collègues ont déjà dit, que nous ne discutons pas de n'importe quel sujet : nous discutons de ce qui fonde les démocraties, ce qui les distingue de la dictature, c'est-à-dire de l'État de droit et du respect des libertés publiques. C'est la raison pour laquelle toutes les précautions devraient être prises afin de vérifier le consentement et l'adhésion de l'ensemble des citoyens. Malheureusement ce n'est pas le cas : vous refusez de rechercher le consensus, même quand il ne vous coûte rien. Un changement de calendrier n'aurait pas fondamentalement changé les choses, monsieur Véran, d'autant que nous avons parlé d'une différence d'un mois voire de quinze jours. Dans ces conditions, comment exiger l'unité du pays et le consensus ? À moins que la majorité considère l'adhésion de toute la population comme acquise du simple fait qu'elle est la majorité. Vous savez bien, chers collègues, que ce n'est pas le cas ! Ce n'est pas facile de parvenir au consensus : même ici, si vous aviez bien voulu débattre, nous aurions sans doute eu du mal trouver à le trouver, mais la diversité politique que nous représentons nous aurait permis de nous en approcher – mais cela, vous le niez.

Pourquoi, enfin, est-il utile de soumettre régulièrement des projets de loi sur l'état d'urgence sanitaire au Parlement ? Parce que la crise sanitaire va durer très longtemps. La perspective d'un vaccin semble s'éloigner. Le confinement est un état qui n'est pas naturel pour nous les êtres humains, qui sommes des êtres sociaux. Dès lors, ayons l'humilité de revenir le plus souvent possible dans cette enceinte pour vérifier l'acceptabilité sociale du confinement.

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