Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du samedi 7 novembre 2020 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Texte adopté par l'assemblée nationale en nouvelle lecture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Par cet amendement, je cherche à faire revenir le Gouvernement dans la logique qu'il défendait lui-même lors de l'entrée en fonction de Jean Castex en tant que Premier ministre et lors du premier confinement. Monsieur Castex ne se présentait-il pas comme un homme des territoires ? N'assurait-il pas vouloir du dialogue et de l'adaptation ? Ne disait-il pas, à l'instar de son prédécesseur, que s'il existe quelque chose de très important dans notre pays, c'est le couple maire-préfet ?

Je vous rappelle, monsieur le ministre, qu'au printemps nous avons agi de cette manière s'agissant des marchés aux comestibles. Ils ont d'abord tous été fermés, puis nous avons dit qu'il serait peut-être opportun de les rouvrir dans les zones rurales, et, comme il n'existait pas d'autre moyen juridique pour le faire, nous nous en sommes remis aux maires et aux préfets.

Ainsi le débat que nous avons aujourd'hui sur les petits commerçants a-t-il déjà été tranché au printemps par votre majorité, sur suggestion de l'opposition, dont je faisais partie. Je le répète, il s'agit de s'appuyer sur le couple maire-préfet.

À cet égard, le Sénat nous dit à l'unanimité – ce qui inclut donc les sénateurs membres de La République en marche – que nous devrions établir des dérogations lorsque la situation le permet, en précisant certains éléments si nécessaire, ou en prévoyant des mesures supplémentaires de protection à certains endroits. Mais il n'en est rien ! Vous mettez tout le monde sous la même toise ! Et pour ne pas avoir à vous démentir et continuer de maintenir les petits commerces fermés, vous décidez que les centres commerciaux pourront ouvrir, mais en fermant certains de leurs rayons.

Or il n'existe aucune base scientifique vous permettant d'affirmer que le virus se propage davantage dans les petits commerces. Si tel était le cas, je voterais des deux mains en faveur de leur fermeture. Mais, je le répète, rien ne le prouve ! Il en va de même de la vie scolaire, dont l'organisation pourrait être différente.

Il convient donc de faire confiance aux acteurs de terrain pour retrouver la cohérence – celle qui était la vôtre – nécessaire à la bonne compréhension des Français. Expliquez-moi donc en quoi faire passer l'épreuve du permis de conduire serait moins dangereux que de donner des leçons de conduite ? Comment d'ailleurs passer le permis de conduire si vous ne pouvez plus prendre de cours ?

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