J'ai été élu local. Cet amendement introduit de la concurrence entre deux activités qui génèrent de l'emploi non délocalisable et peu qualifié. Le secteur du commerce est le premier employeur en France de jeunes peu qualifiés de moins de vingt-cinq ans, parce que c'est un des secteurs dans lequel il est possible de réaliser une ascension sociale, en commençant au bas de l'échelle, sans diplôme, et en gravissant les échelons. Je ne comprends pas l'intérêt de cet amendement pour les territoires en termes d'emplois.
Enfin, ce n'est pas un abattement qui résoudra les problèmes d'attractivité des centres-villes, notamment des villes moyennes. Nous pouvons tous en convenir. Nous avons engagé des travaux non seulement dans le cadre de la réforme du FISAC, dont nous avons débattu, mais surtout avec le ministère de la cohésion des territoires pour mener une action globale en matière d'attractivité des centres-bourg et des centres-villes, notamment des villes moyennes. Je suis moi aussi très attaché, monsieur Fesneau, au rôle des élus locaux : toutefois, qui a autorisé les grandes surfaces commerciales à s'établir en dehors des villes, ce qui a conduit à vider les centres-ville ? La situation actuelle n'est-elle pas également le fruit de décisions qui ont été prises par des élus locaux ?
On ne saurait considérer que les élus locaux prennent toujours les bonnes décisions. C'est arrivé dans la ville où je suis né et dont j'ai été élu. Je bats ma coulpe. Ce n'est pas parce que la décision sera de la responsabilité des élus locaux qu'elle sera la plus favorable au commerce. De plus, vous ne réglerez pas la question du commerce si vous l'isolez de celles de la connectivité et de l'accès au numérique, des transports, du pouvoir d'achat ou de la politique du logement dans les centres-villes. Je maintiens donc la position du Gouvernement.