Je ne vous ai pas interrompu, faites-en de même.
Certains d'entre nous ont expliqué, textes à l'appui, que le code de la santé publique et le code de commerce comportaient de nombreuses dispositions permettant de prendre des décisions sortant de l'ordinaire. Avec ce texte, vous installez un système qui, pour peu que l'épidémie perdure, comme on peut le craindre, transformera l'état d'urgence en état permanent.
C'est un vrai problème, et c'est en cela que je vous dis que les collègues qui soutiennent cette transformation sous-estiment l'importance d'un état d'urgence.
Tel qu'il est prévu aujourd'hui, l'état d'urgence sert à confiner. Nous serons tous d'accord pour reconnaître que le confinement est un échec. Il n'est pas normal de confiner une société, et encore moins normal d'estimer que l'on peut laisser des gens emprunter les transports en commun et se rendre à l'usine ou au travail, donc leur faire prendre un risque parce que l'économie doit primer, tout en fermant des petits magasins.
Ces mesures ouvrent nécessairement un débat sur le confinement et son utilité. S'il y a un confinement, c'est parce que le quadruple objectif « tester, tracer, isoler, soigner » a échoué. L'objectif du confinement n'est pas de briser l'épidémie, mais d'empêcher que les hôpitaux soient submergés. C'est donc un échec.