C'est un amendement d'appel, bien entendu, mais ma question demeure, et elle est double. Aux Mureaux, le Président de la République a tenu selon moi un discours fondateur, en expliquant qu'il fallait que la France s'attaque enfin d'une manière efficace au séparatisme, à l'islamisme radical ; les attentats qui ont eu lieu ensuite n'ont fait confirmer le caractère nécessaire de la volonté présidentielle.
Je pose donc la question suivante au Gouvernement : avec quels moyens ? Le Président ne peut pas prononcer un tel discours et nous présenter quelques jours après un projet de loi de finances sans la moindre mesure financée pour le mettre à exécution. Quelque chose ne va pas ! Comment allez-vous financer les actions nouvelles que nous allons devoir mettre en oeuvre ? J'approuve ce qui a été fait jusqu'à présent, en particulier les cités éducatives qui vont dans le bon sens, mais elles ont été créées avant le discours ; or j'ai du mal à croire que le plan séparatisme ne va rien coûter.
Deuxième question : que fait-on, dans ce budget, pour la prise en charge des mineurs non accompagnés ? L'attentat commis devant les anciens locaux de Charlie Hebdo nous a donné un nouvel exemple de ce qui peut se passer si on les laisse livrés à eux-mêmes.
Ces mineurs sont concentrés dans quelques départements qui sont incapables de les prendre en charge. C'est une catastrophe nationale qui finit par produire un terrorisme insupportable.
J'ai du mal à croire que nous puissions terminer ce débat sans trouver de solution budgétaire pour les mineurs non accompagnés. Nous ne pouvons pas faire comme si rien ne s'était passé !