Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du lundi 9 novembre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission gestion des finances publiques (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Ces amendements nous invitent à nous interroger sur la stratégie appliquée à l'administration de Bercy depuis un certain nombre d'années.

S'agissant de la DGFIP, l'idée initiale était que l'automatisation du recouvrement de l'impôt sur le revenu, notamment, permettrait une diminution des effectifs. Celle-ci a été effectivement massive. Toutefois, il n'y a pas eu de véritable réflexion sur la productivité.

On nous a expliqué à l'époque que les gains de productivité permettraient de décharger les agents des administrations financières, donc de réduire leur nombre. Or, dans le même temps, on a demandé aux agents d'améliorer la qualité du service, d'être beaucoup plus accessibles, de répondre plus rapidement au téléphone. Au bout du compte, ces fameux gains de productivité ont été en partie dissipés. À l'heure où les Français ont plutôt besoin de services de proximité, de contact, et se plaignent que les administrations soient devenues inaccessibles – certaines sont effectivement très difficiles à joindre – , il conviendrait de réévaluer cette stratégie.

Quant à la situation des douanes, elle me préoccupe davantage encore, à un moment où nous cherchons à contrôler nos frontières. D'autant que les douaniers peuvent, dans le cadre de leur mission de lutte contre le trafic de stupéfiants, par exemple, découvrir des éléments intéressant la lutte contre le terrorisme. Notre intérêt serait donc de revenir sur la stratégie actuelle et d'augmenter les effectifs.

S'agissant de la répartition des effectifs, il conviendrait de faire apparaître dans les documents budgétaires, si tel n'est pas le cas, le nombre d'agents travaillant d'une part à l'administration centrale, d'autre part dans le réseau déconcentré. Quant à ce qui vous est demandé, madame la ministre, ce n'est pas tant la transparence des résultats dont vous avez parlé que la ventilation des effectifs par département. À ce stade, reconnaissons-le, c'est un peu une boîte noire.

Il n'est pas concevable que ce qui nous est arrivé, notamment dans les hôpitaux, n'ait pas de répercussions majeures sur la manière dont nous pensons l'État. Il est temps de mettre fin à une logique purement comptable, de réfléchir du point de vue de l'aménagement du territoire et de réhabiliter une notion hélas de moins en moins utilisée, celle de service public, qui a sa noblesse, sa proximité, sa nécessité.

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