Au fond, vous posez la question du bien-être au travail. Le sujet est éminemment important, car nous y passons la moitié de notre vie. Quand cela se passe bien, c'est sympa, c'est épanouissant, mais, quand cela se passe mal, cela peut être une vraie galère. Je comprends d'autant mieux votre préoccupation que j'en ai fait le point central de mon rapport pour avis sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019, dans lequel j'ai souligné la difficulté d'évaluer le bien-être au travail. Nous manquons singulièrement d'indicateurs, d'autant plus quand les problèmes sont subtils, comme les troubles psychologiques et psychosomatiques, difficiles à évaluer. Je sais qu'un chantier de réflexion est en cours.
Je suis néanmoins un peu surpris par votre argumentation : vous opposez la numérisation et l'humain, alors que les deux vont de pair.
En effet, la numérisation peut singulièrement améliorer les conditions de travail des agents et rendre leur travail beaucoup plus agréable. J'en veux pour preuve l'indicateur 2. 1 du programme 349 « Fonds pour la transformation de l'action publique » auquel vous proposez de retirer des crédits, qui montre que plus de 90 % des projets financés par celui-ci ont eu un impact direct sur la qualité de travail des agents ! La réalité n'est donc pas aussi binaire que vous l'indiquez.
Enfin, permettez-moi de vous le dire, déclarer que le Gouvernement compte remplacer sans délai tous les fonctionnaires d'État par des algorithmes n'est pas très sérieux !
La commission n'ayant pu examiner cet amendement, c'est à titre personnel que je donne un avis défavorable.