Intervention de Jimmy Pahun

Séance en hémicycle du lundi 9 novembre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJimmy Pahun :

Avant d'aborder les sujets financiers que l'ordre du jour appelle à notre attention, je tiens, chers collègues, à vous dire le plaisir que j'ai de retrouver cet hémicycle, alors que le reconfinement m'en a éloigné pendant une semaine. La vie démocratique continue en cette période difficile : c'est en soi un motif de grande satisfaction.

Au nom du groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés, et à l'instar de Mme la rapporteure spéciale Park, je me félicite des efforts financiers décidés pour maintenir à l'équilibre le budget annexe « Contrôle et exploitations aériens », dans un contexte de forte diminution des recettes en raison de l'impact de la crise sur l'activité des compagnies aériennes. Cela se traduit par un endettement supplémentaire, mais la garantie d'un haut niveau de sécurité aérienne est la priorité. La crise que connaît ce secteur n'est pas près de faiblir ; elle doit être l'occasion de changer de modèle en investissant massivement dans la transformation écologique de l'aviation.

Plus encore, nous sommes heureux de constater l'augmentation de près de 800 millions d'euros des crédits affectés aux transports terrestres et fluviaux, pour améliorer les infrastructures, soutenir les réseaux de transport et développer de nouvelles mobilités. On a précédemment rappelé le montant des crédits affectés aux transports terrestres dans le cadre du plan de relance : 4,7 milliards d'euros pour les petites lignes, les trains de nuit et le fret ; 1,2 milliard pour les transports du quotidien et le vélo. Dans la continuité des grandes avancées de la loi LOM – 350 millions d'euros pour le vélo, 10 milliards pour le train – nous investissons massivement dans les mobilités écologiques.

Je m'attarderai davantage sur les questions maritimes. Je me réjouis de la stabilité des crédits du programme 205 mais rappelle que le budget des affaires maritimes est calculé au plus juste et que toute diminution emporterait des conséquences fâcheuses pour les opérations de sécurité et de sûreté en mer. Les crédits du plan de relance compenseront la construction de nouveaux navires et le verdissement des ports – je pense à celui de Lorient où le surplus d'électricité produit par une ferme éolienne servira à la production d'hydrogène et finalement, je l'espère, monsieur le ministre délégué, à une ligne de chemin de fer qui n'est pas très loin de Lorient.

Je voudrais d'abord vous parler des métiers de la mer. La rapporteure pour avis a tout à l'heure mentionné le chiffre de 1 million d'emplois : ces métiers, qui manquent de visibilité et parfois d'attractivité, représentent toutefois un gisement d'emplois considérable. Aussi faut-il parvenir à créer de nouvelles vocations, à attirer des jeunes qui souhaitent bien gagner leur vie : mécaniciens, architectes navals, soudeurs, ingénieurs, pêcheurs… Le monde maritime regorge d'opportunités adaptées à chaque parcours de vie, à chaque ambition.

Hier, trente-trois skippers, dont six femmes, se sont élancés des Sables-d'Olonne pour un tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale. Cette course n'est pas un événement sportif comme les autres, c'est une aventure maritime qui nous sensibilise aux enjeux de la mer, à sa préservation bien sûr, à ses métiers également. Cette année, comme les précédentes, des milliers d'élèves – ce qui, j'espère, suscitera des vocations – suivront la course accompagnés de leur instituteur, de leurs professeurs, l'occasion pour eux de découvrir toute la richesse du milieu marin. Cette année, les ministères de la mer et de l'éducation nationale ont souhaité promouvoir ensemble ces initiatives pédagogiques auprès des écoles pour embarquer le plus grands nombre d'élèves dans cette belle aventure. Je suis heureux de les y avoir aidés et j'aimerais qu'elle profite aux enfants les moins familiers de la mer et de ses merveilles.

Il faudra aussi continuer à transformer un monde pointé du doigt – injustement bien souvent – pour son impact environnemental. Le transport maritime a en effet entamé sa mue écologique comme nul autre secteur : les réglementations sont régulièrement renforcées et le développement de technologies plus propres est largement financé. La France s'est par ailleurs engagée à étendre son réseau d'aires protégées, qui devrait passer à 30 % de sa surface maritime, dont 10 % en protection forte.

Je suis pour ma part persuadé que la transformation du secteur maritime ne se joue pas uniquement dans les centres de recherche et développement. Notre salut viendra bien plus de notre capacité à repenser le monde dans lequel nous vivons. La crise sanitaire nous invite plus que jamais à cette réflexion. Il faut d'abord se poser la question du tourisme de masse, de la mondialisation des chaînes de valeurs et de notre dépendance au commerce international, le transport maritime n'étant que l'instrument de ces phénomènes.

Je prie les rapporteurs spéciaux et pour avis de bien vouloir m'excuser si je me suis attardé sur ces questions maritimes plus que sur les questions terrestres et aériennes : j'ai pris le temps de parler de ce que je connaissais le mieux, laissant à nos collègues plus spécialistes des autres sujets le soin de les commenter en détail.

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