… mais sans doute suis-je un cas rare.
La mutation de nos pratiques de transport doit être organisée à grande échelle, ce qui ne saurait se faire sans une aide de l'État en faveur des infrastructures cyclables. L'espace public doit être adapté aux nouvelles formes de mobilité – je peux vous assurer que ce n'est pas encore le cas. Aujourd'hui, la route n'est adaptée qu'aux voitures, alors que 60 % des déplacements portent sur des distances inférieures à cinq kilomètres – soit une vingtaine de minutes de vélo pour un cycliste peu chevronné, ce qui est tout à fait accessible.
Le Gouvernement entend multiplier par trois la part modale du vélo dans les trajets quotidiens des Français pour la porter de 2,7 % à 9 % en 2024 et, pour ce faire, il a mis au point un plan Vélo reposant sur un fonds doté de 350 millions d'euros sur sept ans, soit 50 millions d'euros par an. Or, selon le RAC – Réseau action climat – et la FUB – Fédération française des usagers de la bicyclette – , il faudra presque décupler l'effort d'investissement pour atteindre cet objectif et atteindre 70 euros par an et par habitant pendant les dix prochaines années.
Les acteurs de la filière que j'ai rencontrés dans un salon professionnel en septembre expliquent que le vélo est un débouché économique considérable : investir dans les infrastructures, c'est permettre à la filière vélo dans son ensemble de passer d'une trajectoire ascendante à une trajectoire exponentielle en termes d'emploi et de chiffre d'affaires – et ce sans le moindre coût ou presque pour les collectivités locales, tant le vélo crée de l'activité écologique.