Je rendrai un avis unique sur l'ensemble de ces amendements quasiment identiques, même si le no 3027 est légèrement différent puisqu'il propose un programme baptisé « Accompagnement à la mobilité durable » au lieu de « Prime à la mobilité durable ».
Vous proposez donc, chers collègues, de créer un nouveau programme appelé à diversifier l'usage de la prime à la conversion pour inciter les automobilistes à abandonner leur voiture pour acheter ou louer un vélo, éventuellement à assistance électrique ou cargo, ou bien à utiliser le covoiturage. Il ne manque plus que les trottinettes électriques, les poussettes et les tricycles !
Un amendement identique a été rejeté en commission. J'émettrai un avis défavorable pour une raison essentielle : une telle mesure modifierait l'essence de la prime à la conversion et, surtout, privilégierait une écologie des villes au détriment d'une écologie des campagnes. Je me demande en effet qui pourrait concrètement bénéficier de cette prime à la mobilité ; je pense qu'il s'agirait essentiellement d'urbains. Dans ma circonscription, en revanche, on trouvera peu de volontaires pour aller travailler en vélo l'hiver, sous la pluie, ou bien pour parcourir 35 kilomètres en vélo électrique.
Lorsque la Chine a été reconnue par de Gaulle, il y avait 700 millions de vélocyclistes en Chine et 45 millions d'automobilistes en France. Si cela continue, il y aura, en 2030, 1,45 milliard de voitures en Chine et 67 millions de Français à vélo ! En attendant que nous ayons ainsi inversé le sens de l'histoire, je précise que la loi d'orientation des mobilités a créé un forfait mobilité durable, dont le montant devrait être prochainement revalorisé : il s'élevait initialement à 400 euros par an et a été porté, lors de la discussion de la première partie du projet de loi de finances, à 500 euros. Avant d'envisager de nouvelles mesures, il serait intéressant de dresser un bilan de ce nouveau forfait. Pour toutes ces raisons, avis défavorable.