Il est en effet fortement regrettable que l'INERIS ne dispose plus des effectifs indispensables à son bon fonctionnement. D'ailleurs, comment cela se traduit-il sur le terrain ? Voici ce qui se passe sur le bassin pétrochimique de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques : comme il n'y a plus personne pour venir effectuer des contrôles, on s'en remet aux autocontrôles des industriels et, en juillet et août 2018, des niveaux de bromopropane 196 000 fois supérieurs aux normes en vigueur ont été relevés, bien après les rejets.
En effet, compte tenu de leur faible nombre, le rôle des inspecteurs de l'INERIS se limite à demander a posteriori les rapports de l'autocontrôle aux industriels eux-mêmes, qui fournissent leurs propres documents. Ces rapports, souvent transmis bien trop tard et forcément positifs, ne permettent pas un réel contrôle du respect des normes en vigueur et des mesures de surveillance des rejets polluants qu'il conviendrait de prendre. La population se trouve donc massivement exposée à des rejets industriels et l'environnement en subit également les conséquences.