Je vais y venir, monsieur de Courson, si vous me le permettez.
Le suramortissement et le différé d'amortissement sont des solutions comptables susceptibles de résoudre des problèmes relatifs au haut de bilan ou à la base imposable, mais ils ne peuvent en aucun cas résoudre des problèmes de trésorerie. Les solutions que nous mettons en oeuvre depuis le début de la crise sont beaucoup plus efficaces au vu des besoins des entreprises.
Plusieurs d'entre vous proposent de différer l'amortissement pour une durée équivalente soit à la période de fermeture administrative, soit à la période d'application de l'état d'urgence sanitaire – cela dépend de quelle manière vous avez calibré les choses. Mais, dans tous les cas, vous proposez d'appliquer la mesure à toutes les entreprises. Or toutes n'ont pas mis leur outil de production à l'arrêt pendant le confinement ou la période d'application de l'état d'urgence sanitaire ; toutes n'ont pas fait l'objet d'une fermeture administrative. Ces propositions ne reflètent donc pas la réalité. Pour notre part, nous nous efforçons, dans ces PLFR successifs, de proposer des solutions qui répondent à un besoin réel.
En revanche, le problème des hauts de bilan et du mur de dettes résultant notamment des prêts garantis par l'État est tout à fait réel et concret. Toutefois, je pense qu'il est beaucoup plus pertinent de le résoudre par une garantie publique sur des prêts participatifs qui permettraient de transformer les prêts garantis par l'État en quasi-fonds propres ou par une revalorisation des actifs assortie d'une neutralité fiscale, comme nous l'avons fait dans le cadre du PLFR3.
Les mesures déjà prises et celles qui sont prévues dans le projet de loi de finances pour 2021 apportent ou apporteront une réponse plus efficace que le différé d'amortissement ou le suramortissement.
J'émets donc un avis défavorable sur l'amendement no 351. J'exprimerai également, de manière beaucoup plus rapide, un avis défavorable sur les amendements analogues.