Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 10 novembre 2020 à 21h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Article 5 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Il s'agit-là de l'article le plus important du PLFR puisqu'on y trouve l'essentiel des dépenses supplémentaires vraiment engagées, ainsi que les mesures d'urgence en faveur des entreprises et des ménages. Pour leur grande majorité, les dépenses ouvertes sont nécessaires mais elles sont très souvent calibrées sans commune mesure avec les besoins créés par la crise et d'autres manquent cruellement – certaines viennent d'être mentionnées. Je vous ferai part quelques réflexions.

La première concerne le fonds de solidarité. Nous estimons anormal que les entreprises ne puissent en bénéficier qu'au-delà d'une perte de 50 % de leur chiffre d'affaires. Vous nous avez répondu, à propos de la baisse de la TVA à 5,5 % pour le tourisme, qu'il y avait le fonds de solidarité. Eh bien, précisément, le fonds de solidarité ne règle pas le cas de toutes les entreprises : c'est un premier problème pour les entreprises, les commerçants et les indépendants.

J'en viens à la solidarité : la somme de 150 euros, je l'ai dit tout à l'heure, est beaucoup trop faible. Surtout, la plupart des mesures que vous mettez en avant visent à la réinsertion économique. Mais vous pouvez prendre toutes les mesures de ce genre que vous voulez, s'il n'y a pas d'emploi, elles ne régleront pas en temps réel la situation matérielle des personnes concernées, surtout les jeunes.

Prenons la prime à l'embauche. Vous estimez qu'elle comptera 660 000 bénéficiaires. Or l'INSEE table sur seulement 15 000 à 20 000 créations d'emplois grâce à cette prime, ce qui représentera tout de même un coût de 55 000 euros par emploi dans l'hypothèse la plus favorable au Gouvernement. C'est pourquoi nous avons par exemple proposé – parce que nous faisons des propositions – , la création de 300 000 emplois jeunes à la fois pour répondre à des besoins urgents dans de nombreux secteurs, et pour donner aux jeunes, dont beaucoup vont se retrouver au chômage, un débouché, même si ce n'est pas forcément la panacée.

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