C'est un amendement d'appel qui pointe, avant qu'il ne soit trop tard et que nous votions les différents budgets, le fait que nous avons dépensé des milliards d'argent public sans aucune contrepartie écologique et que nous le payerons dans les prochains dérèglements climatiques. Pire, on a mis des fonds très insuffisants sur la transition écologique. Pour notre part, dans notre programme « l'Avenir en commun », en 2017, nous estimions qu'il fallait 50 milliards pour engager sérieusement la bifurcation écologique.
Plus le temps passe, plus la dette écologique augmente. La plupart des associations et des comités qui travaillent sur la question pensent aujourd'hui qu'il faudrait 50 milliards pour atteindre ne serait-ce que les objectifs des accords de Paris. Il faut par exemple planifier l'isolation thermique de 700 000 logements par an ; viser les 100 % d'énergies renouvelables à partir du scénario de l'association négaWatt ; élaborer un vrai plan pour le ferroutage, sans rapport avec les quelques millions d'euros que vous avez prévus ; lancer un réel plan national d'adaptation des réseaux, parce que le néolibéralisme en a privatisé beaucoup, avec un résultat terrible : un litre sur cinq est perdu en fuites dans le réseau, un sur deux en outre-mer ! Enfin, pour préserver l'accès aux réseaux collectifs, nous devons consolider les routes et les ouvrages d'art, barrages, digues, enfouir les lignes à haute tension. Tout cela nécessiterait un plan de 50 milliards par an.