Je constate qu'il est tard, mais ce serait incroyable que l'on ne puisse même pas expliquer son vote. Je ne demande pas cinq minutes de temps de parole, mais simplement deux.
Il est quatre heures trente du matin et depuis maintenant deux heures nous entendons la même petite musique des amendements qui défilent, sans débat : « Défavorable. » ; « Même avis. » ; « Il n'est pas adopté. »… De temps en temps, une respiration, une prise de parole, une idée, une proposition, mais pas d'échanges, pas de construction, peu de réponses, pas d'écoute.
L'Assemblée nationale ne respire plus. Sur ce projet de loi de finances rectificative, elle est comme assoupie. L'Assemblée nationale est devenue une chambre au sens premier du terme. La démocratie, ce soir, est endormie, assommée.